Certaines photo sont issue d'un véritable cimetière Mythique, voici le récit de cette légende bien réelle dans lequel vous verrez que la nature finie toujours par reprendre ses droit et mêmes ces masses d'acier d'époque..n'y échappent pas :Le cimetière des vieilles voitures ouvre ses portes: JARDIN SECRET plus de trente ans d'isolement, le «mythique» cimetière de vieilles voitures de Kaufdorf sera accessible au public dès ce week-end. Le temps d'une expo, avant de disparaître définitivement.
NOSTALGIE: Le cimetière abrite des carcasses de voitures des années 20 à 70. Une véritable mine pour les passionnés, mais aussi une découverte insolite, de cette nature qui se mêle intimement aux carrosseries.
La pénombre est parsemée de taches de soleil vert fluo. Il faut quelques instants pour que les yeux s'habituent au contraste et que le spectacle envoûtant des vieilles carcasses apparaisse. Plymouth, Austin, Morris, Studebaker, Peugeot, Buick, VW... Des voitures en version mutante: mi-tôle froissée, mi-lichen. Ici, des fleurs poussent sur le siège passager, là-bas, c'est un buisson de fougères qui sort du coffre. Le tronc d'un arbre enlace un amortisseur.
Pendant plus de trente ans, le cimetière de voitures de Kaufdorf a été laissé à l'abandon. Personne ou presque n'y est entré. Le photographe lausannois Olivier Jeannin fait partie des quelques privilégiés qui ont eu accès à l'endroit «encore vierge». Il en a tiré un livre qui sort la semaine prochaine en librairie. «Ce cimetière est mythique, tous les passionnés savent qu'il existe quelque part en Suisse mais qu'on ne peut pas y entrer», explique-t-il. Pourtant, «hérésie écologique» oblige, tout doit être évacué avant fin mars 2009, par décision du Tribunal fédéral. Pour un dernier baroud d'honneur, il ouvre aujourd'hui ses portes pour une «expo nationale», accueillant les oeuvres de 23 artistes au milieu des épaves.
Inventeur «cannibale»
C'est le père de Franz Messerli, le propriétaire actuel, qui a commencé à entreposer des voitures dans son verger dans les années 1930. Cet inventeur «cannibalisait» les carcasses pour fabriquer des tracteurs. Mais après la Seconde Guerre mondiale, il n'arrive plus à rivaliser avec les machines industrielles et se reconvertit dans le commerce de pièces détachées. Jusqu'à la crise pétrolière de 1973 qui sera fatale à toutes ces vieilles voitures trop gourmandes en carburant.
C'est à cette époque que le cimetière commence à déranger. On fait pousser des arbres pour le cacher. Franz Messerli est un homme farouche, qui garde jalousement son «jardin secret». «C'était un peu égoïste d'avoir gardé ça pour lui, mais s'il n'avait pas été égoïste, l'endroit ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui», observe Olivier Jeannin. Un comité de soutien tente de sauver le lieu. L'année dernière, il a organisé une journée portes ouvertes pour «améliorer les relations entre Franz Messerli et le public». 7000 personnes se sont déplacées.
A cette occasion, l'artiste bernois Heinrich Gartentor redécouvre cet endroit qui le faisait rêver, gamin, en regardant par la fenêtre du train. Il décide de monter l'exposition. «Peut-être qu'elle servira de catalyseur pour débloquer la situation et permettre au cimetière de rester», espère-t-il. Olivier Jeannin est plus pessimiste, mais tous deux verraient bien l'endroit se transformer en musée, avec un volet éducatif lié aux problèmes de recyclage.
Park, par Olivier Jeannin et Hervé Stadelmann, en librairie ou à commander sur www.park-livre.ch. Nationale Kunstaustellung, (www.autofriedhof.ch)